26 juin 2009

[Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ? & J'ai retrouvé mon flingue ]


J' veux qu' mes chansons soient des caresses,
Ou bien des coups d' poings dans la gueule.
A qui qu' ce soit que je m'agresse,
J' veux vous remuer dans vos fauteuils. 
Alors écoutez moi un peu,
Les pousse-mégots et les nez-d'bœux,
Les ringards, les folkeux, les journaleux.
D'puis qu'y' a mon nom dans vos journaux, 
qu'on voit ma tronche à la télé,
Où j' vends ma soupe empoisonnée,
Vous m'avez un peu trop gonflé.
J' suis pas chanteur pour mes copains, 
Et j' peux être teigneux comme un chien.
J' déclare pas, avec Aragon,
Qu' le poète a toujours raison.
La femme est l'avenir des cons, 

Et l'homme n'est l'avenir de rien. 


Moi, mon av'nir est sur zinc
D'un bistrot des plus cradingues,
Mais bordel, où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?

J' vais pas m' laisser emboucaner
Par les fachos, pas les gauchos,
tous ces pauvr' mecs endoctrinés
Qui foutent ma révolte au tombeau.
Tous ceux qui m' traitent de démago
Dans leur torchons qu' j' lirais jamais : 
" Renaud, c'est mort, il est récupéré " ;
Tous ces p'tits bourgeois incurables
Qui parlent pas, qu'écrivent pas, qui bavent,
qui vivront vieux leur vie d' minables,
Ont tous dans la bouche un cadavre.
T't' façon, j' chante pas pour ces blaireaux,
Et j'ai pas dit mon dernier mot.
C'est sûr'ment pas un disque d'or, 
Ou un Olympia à moi tout seul,
Qui me feront virer de bord,
Qui me feront fermer ma gueule.

Tant qu'y' aura d' la haine dans mes s'ringues,
Je ne chant'rai que pour les dingues,
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?

Y a pas qu' les mômes, dans la rue,
Qui m' collent au cul pour une photo, 
Y a même des flics qui me saluent,
Qui veulent que j' signe dans leurs calots.
Moi j' crache dedans, et j' cris bien haut
Qu' le bleu marine me fait gerber,
Qu' j'aime pas l' travail, la justice et l'armée.
C'est pas demain qu'on m' verra marcher
avec les connards qui vont aux urnes,
Choisir celui qui les f'ra crever.
Moi, ces jours là, j' reste dans ma turne.
Rien à foutre de la lutte de crasse,
Tous les systèmes sont dégueulasses !
J' peux pas encaisser les drapeaux,
quoi que le noir soir le plus beau. 
La marseillaise, même en reggae,
Ça m'a toujours fait dégueuler.

Les marches militaires, ça m' déglingue
Et votr' République, moi j' la tringle, 
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?

D'puis qu'on m'a tiré mon canif,
Un soir au métro Saint Michel,
J' fous plus les pieds dans une manif
Sans un nunchak' ou un cocktail 
A Longwy comme à Saint Lazare,
Plus de slogans face aux flicards,
Mais des fusils, des pavés, des grenades !
Gueuler contre la répression
En défilant " Bastille-Nation "
Quand mes frangins crèvent en prison
Ça donne une bonne conscience aux cons,
Aux nez-d'bœux et aux pousse-mégots
Qui foutent ma révolte au tombeau.

Si un jour j' me r'trouve par terre,
Sûr qu' ça s'ra d' la faute à Baader.
Si j' crève le nez dans le ruisseau,
Sûr qu' ça s'ra d' la faute à Bonnot.

Pour l'instant, ma gueule est sur le zinc
D'un bistrot des plus cradingues,
MAIS FAITES GAFFE !
J'AI MIS LA MAIN SUR MON FLINGUE !



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ma plume est une arme de poings 
mes mots parfois sont des grenades
dans ce monde cruel et cretin
ma guitare est en embuscade
contre toutes les barbaries
contre les silences assasins
le conformisme des nantis
et l'ignorance des gens de rien
car si jamais une chanson 
n'a fait tomber un dictateur
si la tiranie, l'opression
vivent toujours de belles heures
je sais que j'ecrirai toujours
comme un acte de resistance
outre quelques chansons d amour
a l'encre noir de la violence!
c'est pas donné aux animaux 
c'est la mission des balladins
de combattre avec des mots
de faire des couplets, des coups de poing!

j'ai retrouvé mon flingue
il etait dans mes rimes
attention je deglingue
je degome, je decime

au premier rang de ma colere 
l'amerique du grand capital
georges bush et ses chiens de guerre
et son putain d'ordre moral
son model de société 
mi-decadente mi-puritaine
sa peine de mort legalisée
par des cours que l'on dit supremes
sa sous culture qu il voudrait bien
imposé a la terre entiere
coca, mc do, rappeurs cretins
disneyland et schwarzenegger
loi du plud fort, loi de la jungle
consommation et pollution
chaque citoyen son fligue
amour du drapeau a la con !
je reve que vivent un jour
dans ce pays dégénéré
des centaines de michael moore
des lutherking par milliers

j'ai retrouvé mon flingue
il etait dans mes rimes
attention je deglingue
je degome, j'extermine

autre fleau, autre danger
ses putains d'eglises a la con
les evangelistes timbrés 
rabin, ayatollah, curton
combien de guerres combien d'horreurs
ses imbeciles ont engendré

par leurs discours de malheur
sur les masses de demeurés
tous ceux la considere la femme
comme une pute ou une sainte
promettent la damnation de l'ame
a qui ne vie pas dans la crainte
trouverais je jamais les mots
pour dire mon mepris profond
de tous les dieux, tous leurs devaux
et de toutes les religions
la mienne se resume en fait
a l'amour, a l'amitié
a l'amour de cette planete
ou vie l'homme et sa fiancée. 


j'ai retrouvé mon flingue
il etait dans mes rimes
attention je deglingue
je degome, j'elimine

chaque jour ils sont des milliers
les enfants qui meurent sans bruit
quand des milliards sont depensés
pour sur armer tous les pays
on mise sur le nucleaire
on sur consomme on sur produit

lorsque a moitié de la terre
creve de faim, de maladie
la charitée a remplacée la justice
et c'est l'abbé pierre 
qui doit chaque jour s'y collé
pour que nos consciences soient claires
pour faire du spectacle avec sa
il y a toujours un projecteur 
et toujours une camera 
comme un vautour sur le malheur
avec l'horreur ils font du fric
et avec la mort de l'audience 
notre epoque est télémerdique
l'info remplace la connaisance


j'ai retrouvé mon flingue
il etait dans mes rimes
attention je deglingue
je degome, j'assassine

s'attaquer aux moulins a vent
de l'injustice, de la misere
comme je le fait de temps en temps
dans mes petites chansons colere
sa releve de l'utopie
mais y a t il autre chose a faire?
pose des bombes, prendre un fusil,
ou suivre le troupeau pepere..
qui imagine changer l'histoire
en votant pour des gangsters
en deleguant tous les pouvoirs
a des politiciens pervers!
vienne un jour se monde impossible
ou les enfants seront benis
et aucune femme ne sera la cible
de la violence et du mepris
ou les hommes viveront d'amour
comme on dit d autres que moi
ou plus personne ne sera sourd
aux cris de detresse et d'effroi


j'ai retrouvé mon flingue
il etait dans mes rimes
attention je deglingue
je degome, je decime
je degome, j'extermine
je degome, j'elimine
je degome, j'assasine!!


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[Paroles : Renaud Séchan - Image : vhm_alex]