11 août 2009

André Fortin


Comme le temps est pesant en mon âme escogriffe 
Un grand ciel menaçant, un éclair qui me crie 
Ton coeur est malicieux, ton esprit dans ses griffes 
Ne peut rien faire pour toi et tu es tout petit

Les nuages voyageurs font des dessins abstraits 
Ils me parlent de bonheur que jamais je n’entends 
Je pourrais faire comme eux et partir sans délai 
Léger comme une poussière transporté par le vent

Et dans la solitude de ma danse aérienne 
Le courage revenu, je trouverais les mots 
Je réciterais sans cesse des prières pour que vienne 
La douceur du silence d’un éternel repos, mais…

Épuisé que je suis je remets à plus tard 
Le jour de mon départ pour une autre planète 
Si seulement je pouvais étouffer mon cafard 
Une voix chaude me dirait : tu brilles comme une comète

Comme la lune est moqueuse quand elle s’empare du ciel 
Elle me regarde aller comme une lampe de poursuite 
Je voudrais la détruire ou me poser sur elle 
Étourdi par son charme qui jamais me quitte

Je suis comme une loupe que le soleil embrasse 
Ses rayons me transpercent et culminent en un point 
Allument le feu partout où se trouve ma cuirasse 
Et après mon passage il ne reste plus rien

Et dans la solitude de ce nouveau désert 
J’aurais tout à construire pour accueillir la paix 
Et tout mon temps aussi pour prévenir l’univers 
Que la joie est revenue et qu’elle reste à jamais… mais…

Condamné par le doute, immobile et craintif, 
Je suis comme mon peuple, indécis et rêveur, 
Je parle à qui le veut de mon pays fictif 
Le coeur plein de vertige et rongé par la peur

Et dans la solitude de ce nouveau désert 
J’aurais tout à construire pour accueillir la paix 
Et tout mon temps aussi pour prévenir l’univers 
Que la joie est revenue et qu’elle reste à jamais…